Cette page traite uniquement des techniques liées à la thermorésine, bientôt plus d’infos au sujet du silicone, des fibres, du tissu, etc.
L’approche varie en fonction du projet, de la personnalité et de l’expérience du metteur en scène, de si il s’agit d’une commande ou d’un travail accompagnant plus le processus de répétition, de si je travaille à l’atelier ou en résidence avec la compagnie, du temps et du budget dont nous disposons, etc.
Voici un déroulement de création type :
Préparation:
– Échanges avec le metteur en scène, compréhension du type de travail qu’il envisage avec les acteurs, des raisons pour lesquelles il souhaite travailler avec des masques.
– Lecture du texte ou du projet.
– Éventuellement recherches complémentaires sur l’auteur, la pièce, le contexte dans lequel elle a été écrite, recherches iconographiques liées à l’époque ou au thème.
– Préparation d’un dossier de visuels, notamment de photos, de portraits, auxquels se référer au cours de la création.
– Proposition d’un type de masque: il s’agit d’une vision, nourrie des éléments ci-dessus et s’appuyant sur l’éventail de matières et de techniques dont je dispose – souvent ça ne suffit pas et il faut envisager un temps de recherche supplémentaire pour trouver d’autres types de traitements ou solutions techniques.
– Échange de visuels pour chaque personnage (photos, portraits, tableaux, sculptures) : pas pour les reproduire, mais pour essayer de capter, au-delà des mots, une direction dans le type d’impression, d’apparition que nous cherchons à produire. Je ne fais pas de croquis, et j’essaie de recourir le moins possible à des listes de caractéristiques.
Création, fabrication, essayages:
– Prise d’empreinte de l’acteur. En fonction des besoins: bande plâtrée, éventuellement alginate, visage ou tête entière.
– Modelage en terre. Si le metteur en scène ne peut pas se déplacer, envoi de photos et échanges au fur et à mesure.
– Tirage : une feuille de résine orthopédique est chauffée sur la forme en terre. A l’aide d’un décapeur thermique. En l’espace d’une à deux heures, j’arrive petit à petit à repousser la résine contre les moindres détails du modelage. Une fois refroidie, la forme en résine est semi-rigide et peut-être détachée du modelage en terre. C’est la base du masque sur laquelle viendront ensuite le matiérage et les patines.
– Découpe, ouverture des yeux, narines, nettoyage, ponçage de la forme en résine, installation d’un fil en laiton aux contours du masque.
– Essayage avec l’acteur, modifications éventuelles, fixation des systèmes d’attaches et éventuellement d’une base arrière souple (tissu) en cas de masque-casque avec chevelures ou chapeau.
– Préparation des matières pour le recouvrement et les chevelures: teintures, effilochage, traitement avec des liants, des colles, pigments, etc.
– Recouvrement de la résine avec la matière : tissu, fibres.
– Montage des chevelures : colle, couture, méthode d’implantation très variable en fonction des matières choisies.
– Chapeaux, coiffes : coupe, couture, fixation.
– Patines.
– Essayage si possible sur scène, en lumières. Dernières retouches.